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L'enfer de l'emprise de la compulsion alimentaire

  • Mariane B.
  • Dec 8, 2016
  • 4 min read


C’est comme si un monstre tyran à l’intérieur de toi t’habites, à tout moment et prêt à surgir à la moindre inattention ou déséquilibre. Si tu n’est pas constamment vigilent, aux aguets et alerte à cette bête, elle

peut te manger tout rond en un instant. Ça peut durer quelques minutes, quelques heures, quelques jours ou même des années. Cette maladie qui prend le dessus sur toute logique, bonne volonté, détermination, laisse sa proie défaite, apauvrie et sans défense. Complètement « powerless ».Elle empêche toute progression et expansion.

L’effort et l’humilité que demande la pente à remonter après avoir succombé est périlleuse. Remplie de honte, de culpabilité, de sentiment d’être inapte et inadéquat, d’être un échec. Ça prend énormément de courage de premièrement s’avouer vaincu par cette ‘faiblesse’ en nous, et d’ensuite prendre la décision de faire tout en notre pouvoir pour emprunter le chemin de la guérison. Le chemin vers une plus grande liberté et un plus grand bonheur. Le chemin ou nous pouvons avoir confiance en nous et en la vie que nous ne nous ferons pas ravaler par ce monstre au prochain tournant. En sachant très bien qu’il est en nous, mais en ayant assez confiance en l’Univers qu’on peut, une journée à la fois, vivre une vie normale et saine.


La relation malsaine avec la nourriture est un des enjeux les plus répandus de notre siècle et elle prend plusieurs formes. Elle fait des ravages de différentes façons, tous plus dévastatrices les unes que les autres. Que ce soit l’anorexie mentale, la boulimie, l’obésité, l’obsession du corps et de la minceur, l’orthorexie, les perpétuels régimes amaigrissants, c’est un réel danger pour notre santé et bien-être. Et ça touche plus de personnes qu’on le pense. Il n’y a plus d’age, de sexe, de religion, d’ethnie à cette pandémie. Et dans une ère ou la bouffe prisée, présentée sur un plateau d’argent; les publicités de nourriture alléchantes nous passent sous le nez 24/7, les chefs sont les nouvelles superstars, les émissions de cuisine sont les nouveaux soap-operas, ça ne rend pas la tâche plus facile pour les personnes atteintes de compulsion ou troubles alimentaires.

On est confrontés à notre démon en quasi-permanence.


Et pour les personnes qui ne sont pas diagnostiqués avec un trouble en particulier, et qui ont un poids ‘’normal’’ mais qui sont atteint tout de même du problème de la compulsion alimentaire, c’est excessivement difficile de se faire comprendre. On se fait constamment dire que ‘’c’est normal de manger ses émotions, ça arrive à tout le monde’’,

‘’ faut se gâter desfois’’,

‘’ faut pas être trop sévères avec nous-même’’.


Mais ils ne comprennent pas l’ampleur que prendre une première bouchée compulsive peut prendre. Une bouchée, c’est jamais une bouchée. Ça en deviens 5 puis 10 puis on continue jusqu’à ce qu’on soit plein à craquer. Qu’on a l’impression qu’on va exploser. Et pour certains, jusqu’à se purger de quelconque façon pour ne pas le garder. Tout ça, en général, pour éviter de vivre une émotion, un inconfort, un malaise. Parce qu’ à ce moment précis, on n’est incapables de se vivre.


Certaines personnes recours à d’autres méthodes pour pas se vivre, d’autres dépendances ou compulsions, c’est pas ça qui manque de nos jours.

Et pour certains, cette substance, c’est la bouffe. Ça parait inofenssif, mais ça peut être un puissant analgésique, au même titre que l’alcool, le jeu ou la drogue. Mais la bouffe, c’est plus accepté. Les effets dévastateurs sont moins frappants, donc on banalise. Et les personnes atteintes souffrent plus longtemps, en silence.


C’est une maladie du manque. Manque de capacité à gérer ses émotions, manque d’outils pour faire face à la vie, manque d’amour, manque de confiance en soi et en la vie. On a tous des manques, et on a tous requiert à différentes façons pour les combler.


Ça fait plusieurs années que j’en suis atteinte et j’ai toujours gardé ça sous silence, évité de m’ouvrir sur ça à quiconque par peur de me faire juger, sauf à ceux qui en souffrent aussi. Parce qu’entre nous, il n’y a pas cette honte. On peut s’ouvrir, s’aimer là-dedans, se comprendre et se supporter. Et on sait comment c’est important de ne pas rester seul, parce que ça peut être fatal.


Mais j’ai fini de me cacher. Je m’ouvre plus facilement de jour en jour, je suis plus authentique et j’ai la main sur le cœur, et mes problèmes reliés à la nourriture font tout simplement parti de mon histoire et mon cheminement, que j'ai envie de partager.


Je n’en suis certainement pas ‘’guérie’’ mais j’ai choisi d’emprunter le chemin de la guérison et du bien-être, un jour à la fois.


Alors si tu en souffres toi aussi, saches que tu n’es pas seul. C’est important d’en parler, de se démasquer malgré les peurs qui nous crient de se la fermer, de s’isoler avec nos problèmes. Mais ça ne peut être plus faux!


N’hésites pas à m’écrire si tu as besoin de parler, ou si tu as simplement envie de discuter sur le sujet :)



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