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Le besoin de validation, à tout prix.

  • Mariane B.
  • Dec 14, 2016
  • 4 min read

Le monde spirituel diront que c’est l’Ego, du côté psycho ils diront plutôt que c’est les blessures d’enfance de ne pas avoir reçu l’amour inconditionnel; bien franchement l’origine m’importe peu mais j’ai l’impression que c’est le mal du siècle. Je le ressens fortement et je sais que je ne suis pas la seule. On est tous dépendant à différents niveaux du regard que l’autre porte sur nous pour nous valider, nous prouver qu’on est correcte, nous donner raison d’exister même. Sans ça, on n’a l’impression qu’on n’est rien. Je vais parler au Je. J’ai l’impression que je ne suis rien. Le sentiment d’être invisible ou pas reconnu peut être excessivement souffrant. Et cette peur peut amener à s'éloigner de notre chemin, prendre des tonnes de détours inutiles, nous faire perdre une somme incroyable de temps et d’énergie, au coût de notre paix intérieure.


Comme cette dépendance aux médias sociaux pour s’affirmer, s’exposer, se faire valider par le public ou du moins son entourage, ça provient toujours de ce besoin d’approbation. Moi inclus, évidemment.


J’ai fait un bon nombre de choses dont je ne suis pas particulièrement fière dans le seul but de me sentir aimée et acceptée de mes pairs. Et je pensais qu’en ayant fait pas mal de travail sur moi que ce besoin malsain était parti, ou du moins s’était atténué. Je réalise qu’il s’est juste dissipé sous d’autres formes moins nocives, mais il est présent tout de même. Oui, je suis de plus en plus authentique et moi-même dans tous les domaines de ma vie, j’intègre de plus en plus la totalité de qui je suis sans avoir un million de facettes et rôles à jouer. Ouf, c’était tellement épuisant ! Je n’en pouvais plus de me modifier ou adapter qui je suis pour fit dans ces différentes cases .

Je ne savais tellement pas qui j’étais, et je ne voyais tellement pas ma valeur comme être humain, simplement; je sentais que je devais constamment jouer le rôle de celle qui mériterais l’amour des autres. La bonne fille docile pour mes parents, la fille cool et drôle pour mes amis, la blonde aimante et disponible pour mon chum, vous voyez le concept. Et ce n’est pas que je n’ai pas ces qualités en moi, je devais bien les prendre de quelque part, mais ce n’était pas entièrement moi. J’étais prise dans une dynamique de performance pour gagner l’amour et l’approbation des autres, à tout prix. Je vivais continuellement dans une anxiété de me faire « démasquer ». Qu’ils se rendent compte un jour qui je suis en dessous de ce masque, que j’en ai pas de valeur, que je ne mérite pas d’être aimée, que je suis plate et sans intérêt.


Et ça, cette peur, c’était devenu invivable. J’ai pourtant vécu avec une grande partie de mon adolescence et début de jeune adulte. Et je me disais ça ne se peut pas que ce soit ça, la vie. Que ce soit aussi péniblement forçant. Je suis allée voir des psychologues et thérapeutes en m’auto-diagnostiquant "anxiété sociale", je voulais des trucs pour être plus à l’aise avec les autres. Et pourtant personne ne le savait ni l’aurait remarqué. Même ma sœur, mes amis les plus proches que je cotoyaient au quotidien n’auraient pu le deviner.

Je donnais l’impression d’être à l’aise, bien dans ma peau, confiante et même snob. Ça me troublait à chaque fois que quelqu’un (et ça arrivait 3 fois sur 4) apprenait à me connaître, qu’il me fasse la remarque que je ne suis pas ce qu'il pensait. Que je suis chaleureuse et terre à terre finalement, il avait l'impression que j’étais hautaine et froide. Mais ça ne pouvait pas possiblement être plus loin de comment je me sentais en dedans. Je me sentais comme une petite gamine terrifiée et insécure qui voulait juste se faire prendre dans ses bras et dire que je suis correcte, que je suis aimée. Mais le mécanisme de défense était tellement bien ancré depuis tellement longtemps, que ça m’a pris beaucoup de temps me rendre compte qu’il est là et le démanteler peu à peu. J’étais devenue si bonne dans mon propre jeu que je m'y suis fait prendre.


Alors oui, on peut dire que ce besoin de validation m’a touché à un niveau assez élevé et je ne souhaiterais ça à personne, mais je suis certaine que je ne suis pas la seule. Que beaucoup de gens souffrent ou ont souffert en silence dans cette prison de petitesse, de se sentir constamment inférieur et sans valeur. Comme si par défaut, j’étais « moins que ». J’étais inadéquate. Et je devais continuellement nager à contre-courant pour prouver le contraire.

Et comme toutes mes problématiques, ce n’est pas complètement réglé. C’est un cheminement et j’apprends tous les jours à m’aimer plus, à reconnaître ma valeur indépendamment des circonstances externes. En développant peu à peu mes propres intérêts, en reconnaissant mes qualités et surtout en me montrant sensible et vulnérable, ça fait tranquillement fondre ce masque rigide qui me gardait prisonnière de mon propre bonheur.


<3


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